Gaillac : Philippe Mauran initie les jeunes à la reliure

Un peu de patience et de minutie, on y arrive en écoutant les conseils de Philippe Mauran. Son atelier a attiré beaucoup de jeunes au Festival du Livre. 

Cet ancien cadre supérieur des Ciments Lafarge a retrouvé ses origines gaillacoises et met à profit le temps disponible pour revenir à une passion de jeunesse, la reliure. Cette passion du livre ancien, il l’a contractée très jeune, dans sa famille d’abord, bibliophile, puis chez un marchand toulousain.

« Monsieur Cau, rue du Taur. J’avais quatorze ans. Je rentre, je regarde les collections. Il m’observe et voit que je ne suis pas fortuné. Il me dit : tu as combien ? 50 francs. Il me tend un livre du XVIIe siècle ». Le pli est pris. Quand il quitte l’entreprise en 2017, il se lance dans une formation de relieur, passe et obtient son CAP en 2021 et s’installe comme libraire spécialiste des ouvrages anciens, relieur et restaurateur de reliures fatiguées.

Lors du Festival du Livre Jeunesse, les enfants ont pu bénéficier de ses conseils et s’exercer avec un outillage réduit : une ficelle, une boucle et une aiguille. Philippe Mauran a pris son temps pour leur présenter les gestes du relieur. Il espère avoir suscité quelques vocations.

« Donner une seconde vie à un livre ancien sur la seule habileté de la main garde une part de magie ». Cette action s’inscrit aussi dans la campagne du Rotary contre l’illettrisme. « Jouer en reliant, c’est se familiariser avec le livre, avec l’écriture. Le livre, s’il est préservé, pourra être lu dans cinq siècles. Alors que les k7 sont déjà périmées, les lecteurs de CD disparaissent peu à peu ».

Philippe Mauran s’est donné un nouvel objectif : apprendre les jeunes à restaurer les BD. « Surtout, ne pas utiliser le scotch, c’est affreux, ça jaunit, se déchire et se décolle. Avec un peu de patience et d’attention, on peut apprendre à les relier. Elles resteront belles et plus solides »

Source : La dépêche