Le train miniature gaillacois épate les visiteurs
Peut-être parce qu’il ouvre moins souvent – les mercredis et dimanches de 14 heures à 17h 30 durant l’été – le Train Miniature Gaillacois voit passer plus de monde ces jours-là. Des parents et grands-parents avec les enfants, des mordus de la miniature, des nostalgiques du rail et des trains électriques, souvent leur premier jouet… Une affluence composite et enthousiaste pour voir circuler les quinze rames sur plus d’un kilomètre de voies. Les chiffres du TMG donneraient le tournis : 16 km de câblage, 203 aiguillages, etc. L’association aux 25 bénévoles soigne l’accueil et les explications. Depuis deux ans, le TMG est devenu plus ludique et interactif. Dans un coin du réseau, Pascal est assailli par des enfants qui veulent guider une rame de wagons de marchandises, les sortir du dépôt, amener un wagon sous le silo de remplissage, manœuvrer, retourner au dépôt. À l’issue des manœuvres, Pascal leur remet un précieux parchemin qu’ils encadreront comme autrefois le certificat d’études : celui de conduite de train à leur nom. L’hiver, les bénévoles se retrouvent le samedi, pour entretenir le réseau, apporter des retouches au décor, poser le ballast, refaire des plâtres puis les peindre en pelouses ou talus. "On prépare des décors modulables, qu’on transportera selon les besoins. Par exemple un décor d’Halloween, un autre de Noël. On a les immeubles en réserve" glisse Daniel, spécialiste des pupitres de commandes. Cette année, les TMGistes ont mis en fonctionnement la gare de Montmirail, celle de Gaillac est en activité derrière une butte, le train de montagne s’enroule sur son petit circuit avec quatre wagons à l’air libre. Les enfants se précipitent vers les TGV, comptent les wagons pour trouver le plus long, adorent les entrées dans les tunnels et suivent le train à sa sortie.
Au cœur du système
Les adultes repèrent le secteur de la gare de Gaillac, une des sept du réseau dont cinq autres de la région (Saint-Sulpice, Toulouse Matabiau, gare TGV, Lexos, Rabastens). Dans le TMG, le plus imposant est ce qui ne se voit pas, les câblages sous le réseau : une série de trappes permettent d’y accéder pour intervenir en cas de panne. Les familiers du modélisme ferroviaire sont d’ailleurs éberlués devant la refonte complète du système de guidage qui a fait disparaître la salle des relais. Le TMG était un spectacle, il est devenu aussi un jeu. Ianis, le président de l’association, et son équipe ne ménagent ni leur temps ni leurs calculs pour améliorer le plus grand réseau ferroviaire miniature de France en structure associative. Il fêtera ses quarante ans en septembre lors des Journées du Patrimoine. Les passerelles permettent d’enjamber les voies ferrées, de pénétrer au cœur du système. Machines à vapeur, Picasso beige et rouge en diesel qui a convoyé trois générations, TEE, Corail, draisines, funiculaire, viaducs (le Viaur entre autres), cités, prairies, alpages, neiges… Le public enjambe le temps et l’espace, change de climat et de paysage en quelques mètres, parcourant cent ans d’histoire ferroviaire. Pour 5 euros par adulte et 2 euros par enfant de 4 à 10 ans.
Source : La dépêche